Les tatouages enfin autorisés dans la marine américaine

  
 

L’US Navy, plus connue sous le nom de marine de guerre américaine de notre côté de l’Atlantique, vient d’assouplir grandement son seuil de tolérance en matière de tatouage. Un nouveau pas franchi pour l’acceptation de l’encrage intradermique, et une façon pour les forces armées des Etats-Unis de recruter plus. Détails signés de l’association Tatouage & Partage.

Jessica Bryant officie comme aide-soignante au sein de la prestigieuse US Navy, corps d’armée créé en 1775. Son avant-bras est paré d’une cage ornée de roses et de pétales – le maximum que pouvait se permettre la jeune femme. Du moins, jusqu’à ce que la marine de guerre américaine revienne sur ses critères.

Désormais, Jessica Bryant va pouvoir voir plus grand : le 30 avril 2016, l’United States Navy a autorisé les sleeves (traduction de « manche » en langue anglaise), autrement dit les tatouages recouvrant l’intégralité du bras. Avant, de telles dimensions étaient ni plus ni moins prohibées dans ce corps d’armée.

La marine américaine a non seulement choisi de légaliser les sleeves dans ses rangs, mais pas seulement : sont désormais acceptés les tatouages sur le cou – s’ils n’excèdent pas 3 centimètres – ainsi que les tattoos sur les mains, au-delà des genoux, et au-delà des coudes.

Détail subsidiaire : les porteurs et porteuses de tatouages ostensibles pourront désormais travailler comme recruteurs. Des progrès qui, en matière de tattoo, hissent l’US Navy au rang de composante la plus tolérante des forces armées du pays.

L’US Navy répond ainsi à la popularité croissante du tatouage parmi les Millennials, autre terme employé pour caractériser la génération Y, soit les personnes nées entre le début des années 1980 et le milieu des années 1990. Ces Millennials, qui ont grandi avec la démocratisation du tattoo, sont autant de recrues potentielles pour l’armée américaine, qui pourraient rebuter les tatoué(e)s à cause d’une législation trop stricte.

Une erreur que la marine américaine s’est empressée de corriger, forte du dernier sondage du très sérieux institut Harris : selon l’organisation, près de la moitié de la génération Y arborerait au moins un tatouage.

Chez les recrues – chez qui les tatouages provocants et racistes sont toujours formellement interdits –, on jubile. Le tatoueur Butch Johnson, propriétaire d’un tattoo shop juste en face d’une caserne militaire à Washington, explique : « C’est le seul élément personnel qui peut être emporté au combat et qui donne à un soldat un avantage supplémentaire, une sensation de pouvoir, un rappel de la famille, de patriotisme, de fierté ». Avant de compléter : « Et un tatouage ne peut être confisqué ».