Parce qu’il fête aujourd’hui son 50ème anniversaire, retour sur le premier demi-siècle d’existence du fondateur et président de Tatouage & Partage Stéphane Chaudesaigues et, à travers lui, des accomplissements et des défis qui attendent notre association.
Lorsqu’il fonde l’association Tatouage & Partage en 2011, le tatoueur Stéphane Chaudesaigues exerce déjà dans le tatouage depuis près de 25 ans. Né le 9 avril 1968 à Versailles, dans le département des Yvelines, celui qui s’est pris de passion pour le tattoo en scrutant le travail de Bruno de Pigalle à Paris ouvre son premier salon de tatouage à Avignon, le premier salon de tatouage à Avignon, sous le nom Art Tattoo. Deux années plus tard, le Vauclusien d’adoption quitte la place Pignotte pour migrer rue Thiers et fonder le premier des ateliers Graphicaderme.
Travail acharné sur le tatouage réaliste, création d’un réseau de studios de tatouage floqués du sigle Graphicaderme (avec un nouveau venu en 2018 sur la Place de l’Horloge d’Avignon), allers-retours entre la France et les États-Unis, pays où il est déclaré Artiste de l’année par la National Tattoo Association en 1995, collaborations avec Bugs, Tony Ciavarro ou encore Dan Marshall : c’est cette approche plurielle, immersive et totale du tatouage qui pousse Stéphane Chaudesaigues à créer, au début des années 2010, une association entièrement dédiée à l’encrage.
L’ambition de l’association ? Répondre à un triple objectif. Le premier : obtenir un vrai statut pour tous les tatoueurs de France – à travers la reconnaissance de l’artisanat et de l’artisanat d’art pour les acteurs du tattoo – et faciliter la transmission du savoir entre professionnels actuels et en devenir. En près de 8 années, des progrès significatifs ont été réalisés en la matière. Avec l’appui de personnalités politiques et en étroite collaboration avec des formateurs professionnels et des membres de l’Éducation nationale, Tatouage & Partage a mis au point une première ébauche de modules de cours généraux englobant l’entièreté de ce qui forge la pratique du tattoo. Le message de cette formation est simple : réduire le nombre de nouveaux tatoueurs accédant chaque année au marché, mais livrer à ces heureux élus un enseignement adapté, pertinent et fonctionnel.
Depuis sa création, Tatouage & Partage s’est fixé comme deuxième objectif de convoquer des artistes internationaux et d’organiser avec eux des séminaires dédiés aux professionnels pour apprendre à tatouer comme les plus grands. À ce jour, Stéphane Chaudesaigues est parvenu à attirer Nikko Hurtado, Shane O’Neill, Joe Capobianco, Jeff Gogue, Hannah Aitchison, et même Joshua Carlton et Thomas Carli Jarlier au sein du Palais des Papes d’Avignon.
Enfin, l’association se veut une force d’opposition face aux dangers mettant en péril la discipline. Grâce au soutien de ses membres et ses appuis, Tatouage & Partage avait par exemple mené le combat contre les risques d’interdiction des encres couleur en 2013 jusqu’au ministère de la Santé. Au quotidien, notre bureau s’engage sur ces champs de bataille en constant renouveau.
Si les années 2010 marquent, pour Stéphane Chaudesaigues, la naissance de Tatouage & Partage, elles sont aussi le théâtre d’accomplissements autres. En hommage à Eusèbe Chaudesaigues, figure de l’architecture française et Chevalier de la Légion d’Honneur, il fonde le Chaudesaigues Award, un trophée dans la digne lignée de la fondation éponyme qui, à la fin du 19ème siècle, récompensait des étudiants par l’intermédiaire de l’École des Beaux-Arts de Paris. Ce Chaudesaigues Award "nouvelle génération" vient désormais récompenser un tatoueur non pas pour un seul tattoo, mais pour l’ensemble de sa carrière. À ce jour, James Kern, Matteo Pasqualin et Joshua Carlton se le sont vu attribuer.
Les années 2010 auront également vu éclore et fleurir le projet Cantal Ink : reprendre les codes des conventions de tatouage internationales pour les adapter à un festival familial et rural au cœur de la France. 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 : les éditions se sont succédées, jusqu’au break décidé en 2018, faute de financements publics dignes de ce nom. Mais à 50 ans, celui qui partage son temps entre le petit village de Chaudes-Aigues et la ville d’Avignon est bien décidé à remettre son festival sur les roues… et à poursuivre, plus que jamais, la défense de tous les tatoueurs de France. Prochain bilan à 60 ans ?