"Tatouages : pourquoi ils peuvent être dangereux" : c’est le titre choc choisi par Le Figaro pour son article paru le 16 janvier 2018. "Les encres de tatouages contiennent une centaine de pigments industriels potentiellement toxiques, qui n’ont jamais été destinés à l’usage humain", écrit Claude Monneret, président de l’Académie de pharmacie.
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"Parmi la centaine de colorants répertoriés dans les encres de tatouage, on trouve aujourd’hui pas moins de 126 structures chimiques différentes, que l’industrie n’a jamais destinées à un usage humain", avance le co-auteur d’Être et paraître : la grande folie du tatouage. "Ces pigments industriels ont en effet été conçus pour la teinture des tissus, des plastiques, les encres d’imprimantes, voire des peintures automobiles !" Claude Monneret poursuit : "On ne s’étonnera donc pas d’y trouver des hydrocarbures aromatiques polycycliques, autrement dit des résidus de charbon, pétrole et autres carburants, mais aussi, de plus en plus, des pigments azoïques, nouveaux colorants de synthèse mis au point sous forme de laques afin d’être utilisés en peinture industrielle pour fabriquer des rouges, des jaunes, des oranges et des bruns. Sans oublier les métaux lourds (chrome, nickel, cuivre et cobalt, mais aussi titane et fer), plus divers ingrédients pour stabiliser les mélanges. C’est le cas, en particulier, de la paraphénylènediamine, un additif très allergisant du henné noir, susceptible de déclencher, même des années plus tard, de nouvelles allergies de contact, d’où son interdiction en France".
De fait, le tatouage est-il risqué pour la santé ? Réponse de l’auteur : "La plupart de ces pigments sont connus depuis longtemps pour leurs propriétés hautement toxiques quand ils sont inhalés, ingérés ou introduits dans l’organisme. Le tatouage est au moins aussi toxique, sinon plus, dans la mesure où il permet aux fines poudres industrielles colorées à la fois de s’infiltrer dans le sang à travers le derme et de provoquer des réactions chimiques sur toute la surface de l’épiderme. Outre des allergies, on observe en effet des inflammations chroniques, voire une photosensibilité induite, en particulier avec les encres rouges, les plus toxiques du fait de la présence de sulfure de mercure dans leur composition. Ce sont aussi celles qui résistent le plus au laser dé-tatoueur, de même que le bleu, le vert et le violet, également plus inflammatoires que la simple encre noire. Même si le noir n’est pas facile à effacer quand il est trop profondément incrusté. Au risque d’effets indésirables potentiellement graves".
À la lecture de l’article, notre association s’est rapprochée du docteur Nicolas Kluger. Pour le dermatologue spécialiste des questions médicales sur le tatouage et le piercing, "ce qu’écrit Claude Monneret n’est pas faux, mais n’apporte rien de nouveau. Nous travaillons déjà sur le sujet avec l’Agence européenne des produits chimiques (ECHA) et le Conseil de l’Europe". Un coup d’épée dans l’eau ? Tatouage & Partage vous laisse juger…