“Apprendre à tatouer” : avant sa parution, un livre de conseils fait polémique

  
 

Prévu pour une parution en avril 2019, un livre signé d’un tatoueur propose d'“apprendre à tatouer” et suscite le débat.

 

Sur son site internet officiel, Loïc Malnati se définit comme un tatoueur “qui privilégie la création, l’exigence et le bon goût” doublé d’un “créateur qui ne se répète jamais”. “Chacun de ses tatouages est une œuvre unique, chacun de ses clients est un nouveau complice”, peut-on lire dans sa biographie, où l’on apprend aussi qu’il est dessinateur et graphiste.

 

Une annonce qui n’est pas du goût de tous

 

Le 28 décembre 2018, le plasticien niçois publiait sur sa page Facebook officielle la couverture du premier volet de “La mécanique du tatouage”, accompagnée de la légende suivante :

 

Petit scoop !

Mon prochain livre (avril 2019)

Au rayon guides pratiques de votre libraire. Ma méthode de tatouage tome 1.

 

 

Un tatoueur reconnu couchant sa méthode sur papier ? Si l’initiative est saluée par nombre d’internautes, qui y voient une démarche à la fois pédagogique et artistique, elle est décriée par d’autres. Sur le post publié par Loïc Malnati, une utilisatrice écrit par exemple :

 

 

D’autres tatoueurs se montrent encore plus incrédules :

 

 

Des critiques qui lui sont adressées, Loïc Malnati se défend. “Mon livre donne des bases”, martèle le tatoueur. “Il n'y a pas de secrets à avoir là dessus. [...] J'explique ma méthode en pensant que quelqu'un qui la lit en ayant en tête de s'installer aura une base. Sans ça, il s'installe et apprend sur ses clients. Le fait de transmettre fait gagner du temps. [...] Le fait de ne pas donner ces infos ne tire en rien ce secteur vers le haut, au contraire ça crée des skratchers [...]”, développe l’auteur.

 

La transmission du savoir : un sujet cher à Tatouage & Partage

 

Nécessité de transmission, solution pour éviter la prolifération des scratcheurs et protéger les clients : Tatouage & Partage ne peut s’empêcher de lire, dans l’argumentaire déployé par Loïc Malnati, un vibrant écho à l’actualité de cette année concernant l’apprentissage encadré de l’encrage - française, mais aussi européenne et mondiale.

 

Alex de Pase, tatoueur italien de renom, a milité en 2018 pour la création d’une formation diplômante pour les tatoueurs dans son pays. La capitale de la Tunisie, elle, a ouvert il y a quelques jours la toute première école de tatouage d’Afrique du Nord. Quant à notre association, elle militait à nouveau et avec force détails pour une formation dispensée dans une école d’État et sanctionnée par un diplôme à l’issue d’un cycle de 2 ans en alternance.

 

“Évidemment ça ne remplace pas la pratique, mais je pose des bases et des principes qui me semblent fiables”, justifie Loïc Malnati. Dans notre proposition de formation financée par l’État, ce sont justement à la fois les principes et la pratique que nous proposons. Le duo gagnant de 2019 ?